Paul Boyer et Rémi Carton reçoivent leur prix des mains de Jutta Urpilainen, commissaire européenne chargée des partenariats internationaux.Photo : Nataliprize
A l’automne 2021, tout frais émoulus de l’école, ils partaient à Haïti pour y effectuer des reportages. Le 22 juin 2022, Paul et Rémi recevaient à Bruxelles le prix Lorenzo Natali dans la catégorie Prix du meilleur Journaliste émergent.
Dès la sortie de l’école et la validation de leur Master, ils se sont envolés pour Haïti où ils ont réalisés deux reportages pour Libération. « Kidnapping : Haïti gangrené par les gangs », publié en octobre 2021 et « En Haïti, les vies brisées des enfants esclaves », publié le même mois. C’est pour ce dernier article qu’ils ont été récompensés par le prix Lorenzo Natali de la Communauté européenne dans la catégorie du Meilleur journaliste émergent. Cette catégorie récompense des journalistes de moins de 30 ans dont les reportages ont été publiés par un média basé dans l’Union européenne (à l’exception du Royaume-Uni) ou dans l’un de ses pays partenaires.
Deux autres prix ont été remis : le Grand Prix à Ritwika Mitra pour avoir mis au jour le trafic d’êtres humains en Inde dans un article public par The Wire Science, et le Prix Europe à Vânia Maia de Visao pour avoir révélé les mauvais traitements qui subissent les travailleurs immigrés au Portugal. Les vainqueurs ont été sélectionnés par le Grand Jury du Lorenzo Natali Prize parmi plus de 800 candidatures venant du monde entier. Il a ainsi souhaité mettre à l’honneur « des reportages convaincants et courageux ».
Depuis trois décennies, le Prix Lorenzo Natali pour les médias (#NataliPrize) récompense « le courage des journalistes dont les reportages mettent en lumière les défis communs auxquels sont confrontés notre planète et ses habitants ». Il fête cette année son 30e anniversaire. Son but est de soutenir les partenariats internationaux et inspirer une nouvelle génération de reporters. Il récompense l’excellence des reportages sur les thèmes suivants : inégalité, éradication de la pauvreté, développement durable, environnement, biodiversité, action climatique, numérique, emploi et travail, éducation et développement des compétences, migration, soins de santé, paix, démocratie et droits de l’homme.
Le #NataliPrize a été créé par la Direction générale des partenariats internationaux de la Commission européenne, et nommé en l’honneur de Lorenzo Natali, un précurseur de l’approche des partenariats internationaux face aux défis mondiaux ayant un impact sur la société.
Après une première sélection par quatre écoles de journalisme – Universidade Catôlica Portuguesa (Portugal), Universidad de Navarra (Espagne), Université Saint–Joseph de Beyrouth (Liban) et Vesalius College (Belgique) – les vainqueurs ont été désignés par le jury du Lorenzo Natali Prize. Le Jury 2022 était composé de cinq experts issus du monde du journalisme :
• Hannah Ajakaiye, membre de l’International Center for Journalists, elle dirige un projet de vérification des faits qui combat la désinformation sur les plateformes de médias sociaux au Nigeria.
• Maria Ângela Carrascalão, journaliste, autrice, professeure d’université et ancienne ministre de la justice du Timor-Oriental
• Dr Michael Rediske, président du conseil d’administration de Reporters sans frontières Allemagne
• Laurent Richard, cofondateur de Forbidden Stories
• Omaya Sosa, du Centro de Periodismo Investigativo
Paul et Rémi continuent leur tandem. Ils ont réalisé cet hiver une série d’enquêtes au Malawi publiées dans Libération, Le Figaro, TV5 monde, Reporterre, etc.
Ils poursuivent par ailleurs leurs activités en solo : freelance pour Paul, en CDD à France 3 pour Rémi.
L’école est particulièrement fière de leur parcours et les félicite chaleureusement.
Laure Colmant