C’est une des nouveautés de ces municipales : l’obligation de parité. Sur les listes, autant d’hommes que de femmes avec alternance obligatoire. Auparavant imposée aux seules communes de plus de 3500 habitants, la parité doit désormais s’appliquer dans les villages de plus de 1000 habitants. La conséquence la plus immédiate et complexe à gérer pour les candidats : le recrutement des femmes. Pas toujours prêtes à s’engager, elles ne se bousculent pas sur les listes électorales.
À Ambillou (Indre-et-Loire), le cas d’Astrid Jacques fait figure d’exception. Tête de liste dans son petit village de 1700 habitants, elle a composé son équipe sans difficulté. De nombreuses volontaires se sont manifestées ; elle a même dû en refuser. La plupart viennent du milieu associatif. Non loin d’Ambillou, la parité a, au contraire, entraîné quelques complications. À treize kilomètres environ, dans la commune de Semblançay gérée par Antoine Trystram, candidat à sa propre succession, les femmes ont été difficiles à convaincre. Pour lui, les mentalités du milieu rural pourraient être un obstacle.
Les mairies sont, de fait, accaparées par les hommes. En Indre-et-Loire, seule une quarantaine de maires sur 277 sont des femmes. Les raisons de cette faible représentativité féminine sont multiples : refus de l’exposition publique, environnement défavorable, poids culturel, manque d’estime de soi, pression de l’engagement. Laurence Hervé, présidente de Femmes 3000 Touraine, association pour la participation des femmes dans la vie publique, les encourage pourtant à s’engager.
Faute de femmes volontaires, certaines petites communes pourraient n’avoir qu’une liste à présenter aux électeurs. La parité va donc sans doute peser sur l’offre électorale. Les résultats des 23 et 30 mars révéleront, eux, si la loi a amorcé une réelle féminisation des conseils municipaux.
Julie DUBOIS et Zoé BOS (EPJT, Tours)