Après l’accueil de quatre étudiants centrafricains en master, l’EPJT poursuit son action de coopération avec l’ambassade de France et le département information et communication de la faculté de lettres de Bangui. Une trentaine d’étudiants de L2 et une vingtaine d’étudiants de L3 ont ainsi bénéficié d’un renforcement de leurs connaissances en presse écrite et en radio.
Dimitri Rahmelow, journaliste à RTL, intervenant régulier à l’EPJT, et Christèle Bourdeau, journaliste depuis quinze ans à Ouest-France, étaient en Centrafrique du 9 au 20 décembre dans le cadre d’une action de coopération entre le département information et communication de la faculté de lettres de Bangui, l’Ecole publique de journalisme de Tours et l’ambassade de France.
Dimitri a formé en radio une vingtaine d’étudiants de troisième année de licence. Christelle, elle, a enseigné les genres journalistiques à une trentaine d’élèves de deuxième année. Tous les deux ont également assuré une formation à destination des professeurs du département.
Dimitri et Christelle les deux missionnaires de l’EPJT auprès du département Infocom de la faculté de lettres de Bangui
De la théorie mais aussi et surtout beaucoup de pratique pour ces élèves avides d’apprendre. Ceux-ci ont été répartis en petits groupes. Cela leur a permis de mieux assimiler les concepts et les techniques journalistiques. Le constat est sans appel : les besoins sont grands.
Fragilisé par une instabilité politique chronique, exacerbée par les derniers conflits entre 2013 et 2016, l’enseignement souffre d’une baisse de niveau général. Cela se sent dès le primaire où les enfants sont entre 180 et 200 par classe.
L’absence de vrais médias d’information dans le pays, au profit d’une presse d’opinion très marquée, ne permet pas aux étudiants ni aux professeurs de se nourrir de modèles respectant les principes fondamentaux du journalisme.
Dans l’esprit de ces futurs professionnels, la frontière est parfois floue entre communication et journalisme. De même qu’entre articles d’information stricte et commentaires. L’accès limité à Internet – le Wifi est inexistant sur le campus de l’Ecole nationale supérieure qui accueille les étudiants en journalisme – rend très difficile la lecture de la presse étrangère, en particulier de la presse francophone.
Dimitri Rahmelow témoigne : « Pendant le cours, un des étudiants s’est écrié: “C’est un séisme dans ma tête ce que tu nous racontes !” montrant àquel point il y a un monde entre ce qu’ils connaissent et notre réalité. »
Pas étonnant dans ces conditions que les attentes sur place soient immenses, aussi bien en apprentissages qu’en matériel. Matériel qui, avant l’arrivée des missionnaires, se résumait à deux enregistreurs Zoom d’ancienne génération et deux vieux ordinateurs. C’est donc avec une joie non dissimulée que les étudiants et les enseignants ont découvert le contenu de la valise acheminée par les deux journalistes français. Elle comprenait, entre autres, cinq ordinateurs portables de dernière génération et huit enregistreurs dernier cri. Un avant-goût des 290 kilos d’équipements supplémentaires, financés par l’ambassade de France et choisis par l’EPJT, qui seront acheminés par conteneurs en janvier.
Ces deux missions ne sont qu’une nouvelle étape dans cette action de coopération tripartite. D’autres sont déjà envisagées, en Télé et photo notamment, en février 2020. Pour rappel, quatre étudiants centrafricains sont accueillis depuis la rentrée 2019 en master à l’EPJT et cinq autres sont en formation continue de présentation et reportage Télé et radio.